Pourquoi l’hydrogène serait une technologie stratégique à développer ?

Pourquoi l’hydrogène serait une technologie stratégique à développer ?

En ces temps de lutte contre le dérèglement climatique et dans une optique de transition énergétique, l’hydrogène a une très sérieuse carte à jouer. Il faut dire que ce gaz pas tout à fait comme les autres affiche des atouts on ne peut plus solides que cela soit dans une optique de mobilité propre, de stockage d’énergie, de diminution de l’utilisation des énergies fossiles ou même de compétitivité économique. Pourquoi l’hydrogène serait une technologie stratégique à développer ?

 

L’hydrogène dans les transports, LA solution 0 % CO2

L’hydrogène utilisé pour alimenter les piles à combustible des véhicules électriques ou hybrides est certainement à ce jour le débouché le plus connu. Il faut dire que ses bénéfices d’utilisation écrasent ses concurrents que sont les moteurs diesel et essence. Car un véhicule – voiture, utilitaire et camion – roulant grâce à l’hydrogène rejette 0 % de CO2 et 0 % de particules fines – dont les NoX- dans l’atmosphère, uniquement de la vapeur d’eau. Une énergie imbattable pour lutter contre le réchauffement climatique et contre la pollution qui sévit dans les grandes métropoles avec les effets dévastateurs sur la santé des citoyens. Rappelons d’ailleurs que le diesel est responsable de 50 000 décès par an dans le monde. Avec l’hydrogène, c’est la mobilité propre assurée. D’ailleurs, de plus en plus de villes dans le monde font migrer leur flotte de bus de transport public pour opter pour des modèles fonctionnant grâce à l’hydrogène. A Paris, une compagnie de taxis roulent même à 100 % grâce à cette énergie.

L’hydrogène dans les transports apparaît comme la solution pour endiguer les effets néfastes de l’activité qui pèse à elle seule pour 30 % des émissions totale de gaz à effet de serre.

L’hydrogène réduit la consommation d’énergies fossiles

Gaz naturel, charbon, pétrole…il est devenu urgent de diminuer drastiquement notre consommation d’énergie fossile. L’hydrogène y parviendrait parfaitement. Si pour l’heure, 95 % de l’hydrogène produit dans le monde provient encore de l’utilisation des énergies fossiles, la donne est appelée à changer dans les années qui viennent. C’est le sens  du Plan Hydrogène « vert » échafaudé par Nicolas Hulot qui prévoit un soutien public aux acteurs spécialisés dans la production d’hydrogène à partir du surplus d’énergie renouvelable. Un procédé complexe et coûteux qui permet de créer de l’hydrogène non plus à partir d’énergie fossile – avec les émissions de CO2 que cela suppose – mais via une technique d’électrolyse de l’eau. Une activité baptisée « power-to-gas » qui en est encore à ces premiers stades de développement en France mais qui est appelée à un bel avenir.

Cet hydrogène « vert » pourra alors se substituer aux énergies fossiles dans bien des domaines : transport mais également industrie, logements collectifs, bâtiments, réseau de chaleur urbain…

 

Un facteur de compétitivité économique et énergétique

D’un point de vue strictement économique, le filon de l’hydrogène serait générateur de valeur pour la France, de création d’emplois, de création de richesses. Car la production d’hydrogène stimulerait l’activité de nombre de PME et de grands groupes au niveau local et national. De l’hydrogène d’origine renouvelable serait produit à l’échelon local en exploitant le surplus de l’électricité renouvelable et en palliant son intermittence intrinsèque. A Fos-sur-Mer, dans le sud du pays, le premier démonstrateur de ce type – baptisé Jupiter 1000 – est entré en service il y a quelques temps de cela, un projet porté par Mc Phy Energy, l’un des leaders du secteur. A la clé, un autre bénéfice : le stockage d’électricité d’origine renouvelable. La « power-to-gas » permet donc de valoriser le surplus des ENR en transformant l’électricité en hydrogène. Un coup double en somme.

 

L’hydrogène a de très beaux jours devant lui même si il est impératif d’inverser la donne dans sa phase de production et faire en sorte que l’hydrogène vert devienne majoritaire. Les 100 millions d’euros par an mis sur la table par les pouvoirs publics vont dans ce sens mais le filon aura rapidement besoin d’investissement bien plus plus audacieux.